Zoom Pierre Loti

Zoom sur Pierre Loti

Pierre Loti

2023 est l’année du centenaire de la mort de Pierre Loti, à cette occasion, nous évoquerons le célèbre écrivain qui fut un voyageur insatiable. 

Né à Rochefort, officier de marine, il parcourt le monde, est sensible à l’exotisme des pays visités. Il devient un écrivain à succès, membre de l’Académie Française. Chacun de ses livres nous emporte vers des contrées lointaines : Tahiti, Sénégal, Japon, Turquie, Islande etc… Fasciné par l’Orient il ramène de nombreux trésors pour en décorer sa maison de Rochefort (qui sera entièrement rénovée et ré-ouverte au public à l’occasion du centenaire de sa mort).

 

 

 

Nous l’évoquerons les

  • Samedi 1 avril 15h45 à 16h45 lors d’une rencontre littéraire sur la Reine à Bornéo – La fabuleuse histoire de Margaret Brooke – Christine Ribardière et Alain Quella- Villéger 

    Au temps des Rajahs et des coupeurs de têtes, la vie fabuleuse
    d’une femme libre, Margaret Brooke une aristocrate anglaise.
    Elle fut l’amie de Sarah Bernard, d’Oscar Wilde et de Pierre Loti 
  • Dimanche 2 avril de 10h à 12h grâce à Alain Quella- Villéger, historien, grand spécialiste de Pierre Loti , lors de  sa conférence Pierre Loti, cent ans après
  • Dimanche 2 avril 16h45-17h45

    Dominique Courait Comédien et metteur en scène, nous fera une lecture d’extraits du chef d’œuvre de Pierre Loti : Aziyadé avec Marie-Hélène Lelièvre , comédienne

  • Et des expositions des dessins Turcs de Pierre Loti et des affiches des couvertures de ses livres 

dessin de pierre loti      dessins pierre loti

Facebooktwitter

La littérature toujours

La littérature nous raconte des histoires, nous plonge dans d’autres existences, nous aide à construire notre récit personnel et influence les changements sociaux et politiques.

 

Alain Quella-Villeger

 

Agrégé d’histoire, docteur ès lettres, il est l’un des plus grands spécialiste de l’œuvre de Pierre Loti. Ses livres ont été couronnés par l’Académie Française. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, souvent traduits en plusieurs langues. Il est aussi éditeur et coscénariste de films documentaires

«Le marabout, la perruche et le singe

Un tour du monde animalier» Éditions Acte Sud

Retrouvez-le pour

  • Rencontre littéraire samedi 1 avril 15 h 45 – 16 h 45  ► Christiane Ribardière et  Alain Quella- Villéger  Reine à Bornéo
  • Grande conférence dimanche 2 avril 10 h – 12 h ► Alain Quella-Villéger Pierre Loti, 100 ans après (1850-1923)

 

Didier Guillot

Didier Guillot Didier Guillot J'ai appris à rêver

Ancien ouvrier, devenu juriste à force de cours du soir pour s’en sortir, il prend la route et pas n’importe laquelle, celle de Stevenson. Grâce à une écriture singulière et attachante, il va chercher le silence à l’autre bout de la France et donner corps à son envie d’écrire. Son livre a été sélectionné pour participer à plusieurs concours littéraires.

« J’ai appris à rêver, sur les pas de Stevenson »  Éditions La Trace

Retrouvez le pour le

Prix littéraire « Au large au loin » samedi 1 avril 17 h – 18 h 30 ► Table ronde avec les écrivains finalistes : Dominique Delahaye, Didier Guillot, Serge Sanchez Modérateur  Olivier Genestet , écrivain , éditeur 18 h ►Remise du prix

 Dominique Delahaye

Dominique Delahaye Dominique Delahaye Naufrages

Instituteur retraité, il est aussi saxophoniste de jazz. Très engagé dans la vie sociale et syndicale, il a beaucoup voyagé en bateau et toutes ses escales lui  ont fourni le cadre de ses romans noirs.

 « Naufrages » Éditions In8

Retrouvez le pour le

Prix littéraire « Au large au loin » samedi 1 avril 17 h – 18 h 30 ► Table ronde avec les écrivains finalistes : Dominique Delahaye, Didier Guillot, Serge Sanchez Modérateur  Olivier Genestet , écrivain , éditeur 18 h ►Remise du prix

 

 Judith Rapet

Judith Rapet  Judith Rapet Les-choix-d-Eugenie

Écrivaine passionnée, ses personnages et ses intrigues romanesques, sont toujours tirés de faits réels et s’appuient sur des documents d’archives et une documentation rigoureuse. Cette méthode de travail donne à ses romans une véracité historique incontestable.

 « Les choix d’Eugénie » Éditions De Borée

judith Rapet Michelle la rebelle

Biographie romancée de Michelle Garnier (1665-1730) qui s’est fait connaître en Saintonge pour s’être rebellée contre le mari violent que lui avaient choisi ses parents. Recueillie par un avocat du Parlement de Bordeaux pendant deux ans elle a obtenu l’annulation de son mariage et a déclenché la colère de l’Eglise en refusant de se marier avec le père de ses trois enfants.

« Michelle la rebelle » Éditions Lucien Souny

Retrouvez la pour une

Rencontre littéraire  samedi 1 avril 14 h 15 – 15 h 30 ►Judith Rapet Michèle Garnier Une féministe sous Louis XIV

 

 Christine Ribardière

Christine Ribardière Christine Ribardière reine-a-borneo-editions-magellan-et-cie

Traductrice professionnelle, elle propose l’autobiographie de Margaret Brooke, une aristocrate britannique qui épousera à 20 ans un Rajah blanc de Bornéo. Margaret Brooke fut l’amie intime de Pierre Loti, mais aussi celle de Sarah Bernhardt, Oscar Wilde ou Rudyard Kipling

« Reine à Bornéo » de Margaret Brooke Éditions Magellan

Retrouvez la pour une

Rencontre littéraire samedi 1 avril 15 h 45 – 16 h 45  ► Christiane Ribardière et  Alain Quella- Villéger  Reine à Bornéo

Serge Sanchez

Serge Sanchez Serge Sanchez Voyage le long de la Charente

L’écriture lui permet  de concilier  ses deux centres d’intérêt l’art et la littérature.                        Brillant critique au Magazine Littéraire, son travail se partage entre des biographies de grands artistes, des catalogues d’expositions et des livres, et traite avec humour, des sujets très variés.

« Voyage le long de la Charente» Éditions le Festin

Retrouvez le pour le

Prix littéraire « Au large au loin » samedi 1 avril 17 h – 18 h 30 ► Table ronde avec les écrivains finalistes : Dominique Delahaye, Didier Guillot, Serge Sanchez Modérateur  Olivier Genestet , écrivain , éditeur 18 h ►Remise du prix

 

Facebooktwitter

Festival Évasion 2023

affiche festival Évasion 2023

 

Le festival de Thénac a choisi de garder désormais le titre « Festival Évasion ».

L’évasion fait partie, depuis toujours, de la vie des hommes qui ont pratiqué d’incroyables migrations sur la totalité de la planète. Partir, s’échapper, les artistes, écrivains et poètes ont très largement exprimé ce besoin et chacun de nous peut, un jour ou l’autre, s’y reconnaître, « exilé sur le sol » ou doté « d’ailes de géant». Hors, comme il est irrationnel et impossible de partir en arrêtant nos vies, nous allons faire appel à des moyens d’évasion qui vont nous déconnecter de notre quotidien. Le plus souvent, nous ne pouvons pas physiquement nous déplacer mais nous pouvons compter sur « les voyages abstraits ». La lecture, le cinéma, la musique et l’art sous toutes ses formes, vont nous divertir, nous diversifier, nous enrichir, nous faire plaisir, nous ressourcer.

Une belle évasion est celle qui, loin de mettre l’accent sur l’absurdité de notre existence et de faire gonfler nos frustrations, nous offre de meilleurs yeux, une meilleure bouche et de meilleures oreilles pour la savourer. C’est celle qui redonne du prix au quotidien et qui l’enchante.

Le festival de Thénac se donne pour mission de nous offrir ainsi « une belle évasion ».

Il va vous étonner : vous n’oublierez pas les rencontres avec les grands voyageurs qui vont vous amener en Mongolie, en Amazonie, en Colombie ou encore en Indonésie.

Vous admirerez le talent de ceux qui voyagent les crayons à la main. Vous évoquerez le célèbre écrivain Pierre Loti qui fut un voyageur insatiable.

Vous verrez comment un homme aveugle peut voyager partout dans le monde. Vous en apprendrez plus sur les enjeux environnementaux de la sélection des espèces végétales, sur les raisons et les conséquences de la disparition des abeilles. Vous vous laisserez entraîner dans les mondes fragiles et surprenants des écrivains et vous pourrez apprécier le langage universel des contes.

Films, conteurs, artistes ateliers, rencontres littéraires et table ronde, le festival vous offre, un florilège d’occasions de vous évader !

Facebooktwitter

Publication de la nouvelle gagnante

La nouvelle gagnante

Le jury a choisi la nouvelle gagnante pour cette édition 2022.  .

La gagnante est la nouvelle: « Puis, un jour« , citée 7 fois en première place sur un jury de 10 personnes.

La lauréate se nomme Christelle Gerald – 42 ans.

C’est une charentaise qui habite à la Rochelle.

Les deuxième et troisième sont : « l ‘ado et le bateau livre » et  » la fille unique aux quatre soeurs » .

Les résultats ont été présentés au public lors du festival: le dimanche 10 avril à 11h/11h30 salle Hélène Neveur.

Bravo à tous et en particulier à notre lauréate de notre concours de nouvelles édition 2022 !!!

« Puis, un jour« , de Christelle Gerald

Pour Madame V., avec toute mon affection

Puis, un jour…

Les livres et moi…

C’est une grande histoire d’amour… qui a pourtant mal commencé !

Après plusieurs mois sur les bancs du CP, la magie n’avait pas opéré et le mois de juin arrivé, le verdict était tombé : « Cette enfant ne sait pas lire ! ». Sage petite brune à la frange bien droite et aux grands yeux candides, sensible et rêveuse, où mon esprit avait-il vagabondé ? Je ne saurais répondre. Et ne me demandez pas le nom de la maîtresse, il est aux oubliettes. Ne me demandez pas non plus la méthode de lecture avec son adorable personnage censé donner envie aux enfants, il est passé à la trappe. Je me souviens très bien cependant de la convocation à l’école de mes parents, de la colère de mon père et du désespoir de ma mère. Qu’allait-on faire de moi ?

Le soleil brillait en cette fin d’été, les copines profitaient des derniers jours de vacances mais, pour moi, la rentrée des classes avait été prématurée. Cours de rattrapage ou de la dernière chance, allez savoir, en tout cas, l’heure de la sentence avait sonnée : lire ou mourir (de honte pour mes parents !). Ces derniers m’avaient trouvé une préceptrice, notre voisine, ancienne institutrice. Punition suprême quand on a six ans et l’envie de galoper dans la nature, devoir s’enfermer pour décrypter des hiéroglyphes et se transformer si possible en Champollion. Disciplinée et défaîtiste, je m’abandonnais à mon triste sort.

Madame V. me présenta un vieux livre en noir et blanc avec des paragraphes écrits en gros caractères. Elle l’ouvrit à une page, au hasard, me sembla-t-il à l’époque. En quelques lignes, elle avait convoqué les animaux de la forêt pour m’inviter au voyage dans cette contrée inconnue et dangereuse. Vous rappelez-vous ces lettres qui s’élancent, s’enchaînent, se mêlent, s’amoncellent et vous submergent ? Qui sussurent, murmurent, chuintent et grincent en même temps ? Bref, à chaque fois, littéralement le tsunami, le cataclysme, la fin du monde…

Jusqu’à cet instant où un petit hibou fit entendre un faible hululement : « hou… ». Il me fallut tendre l’oreille, ouvrir les yeux pour le retrouver dans le paragraphe. Il m’attendait sagement.

Le hibou fait « hou… hou… ».

En un coup de baguette magique, suivant cet oiseau de nuit, un sentier se frayait dans la forêt des lettres, elles dansaient et chantaient pour moi seule, chuchotant dans ma tête une courte histoire. Finalement, patiente et confiante, ma « marraine la bonne fée » s’était incarnée en madame V. et m’offrait le plus beau des cadeaux.

Un univers singulier s’ouvrit enfin à moi. Il s’enrichit d’amis de papier qui portaient parfois de drôles de noms : Oui-Oui, le Club des Cinq, Fantômette, Martine, les quatre filles du Docteur March, Cosette. Et tant d’autres. Ils me faisaient vibrer, rire, trembler ! Tout texte était à goûter, à déguster et savourer, voire détester. Je découvris aussi des lieux emplis de trésors qu’on nomme librairie et bibliothèque. Dans le grand livre de ma vie, une page avait été tournée et une nouvelle s’écrivait.

Les années passant, la dévoration se poursuivit. Parfois avec moins de goût quand l’exercice se voulait trop scolaire, Balzac et Zola devenant assommants à force d’être décortiqués. Parfois avec jubilation quand le texte se veut incisif et grinçant, sous la plume de Vian. Parfois avec délectation quand les mots épousent la beauté. Comment transcrire la force évocatrice et la succulence des vers au détour d’une poésie ou d’une tragédie  ? Aragon et Racine se transformaient en chefs d’orchestre, entonnaient une symphonie et me filaient des frissons.

« Mais enfin, lequel, dans cette mer de livres, vous a influencée ? », allez-vous me demander. Patience, on y arrive.

Finalement la lecture m’avait embarquée dans une aventure au long cours, loin.

Elle fut ma boussole dans le grand labyrinthe de la vie, je suivais les méandres qu’elle traçait. 

Bref, la lecture comme un phare dans la nuit…

Puis, un jour, l’urgence de dire, de trouver les mots pour écrire, traduire, sublimer ce qu’on vit.

Dire à l’absent le plus important.

Ne pas y arriver. Par pudeur ou par fierté.

L’histoire pour transformer mon histoire.

Les mots avaient été des compagnons de voyage, ils allaient devenir mes alliés.

Ainsi, telle Alice au pays des merveilles, je basculai de l’autre côté et décidai, à mon tour, d’écrire.

Douloureux exercice. Des mots venaient, se bousculant parfois, des bribes s’inscrivaient, aucun récit n’aboutissait. Les phrases volubiles s’imposaient au silence, les mots justes se cachaient. Vertige de la page blanche à peine noircie. Nul auteur pour venir à mon secours. Colette, Kessel, Neruda, Kerouac et tant d’autres figuraient aux abonnés absents. Ils devaient faire la fête tous ensemble, me laissant seule avec mon mutisme et mon impuissance. Tourment absurde de l’apprentie. Bercée par la poésie de Rimbaud, perdue dans les longueurs de Proust, nourrie du style épuré de Yourcenar, admirative de l’écriture ciselée de Duras, je naviguais dans des eaux troubles où les mots-vagues ne m’obéissaient pas.

C’est à ce moment-là qu’un livre embarqua avec moi. Un passager clandestin, au nom inhabituel et long, s’invita. Il se présenta, poliment, puis, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part* s’assit tranquillement à mes côtés et, de manière presque tendre, entama un récit. Et un deuxième. Et encore un autre. Car il en recelait plusieurs. Il me narra des histoires emplies de fiertés, de failles, de joies, de peines et d’espoirs, dans ma langue. Portraits des gens d’aujourd’hui, de monsieur et madame tout-le-monde, dans leur singularité, gais, blessés, lucides, courageux, embrouillés, jamais pathétiques, vivants.

Lentement, les paroles de cet inconnu s’insinuèrent en moi, réchauffant mon cœur, parcourant mon corps, fissurant mon carcan, éveillant ma voix. Il n’y a pas d’exercice de style. Nul besoin de s’inspirer, d’imiter, uniquement la nécessité de se séparer. De trouver son identité et sa liberté de ton. J’eus l’impression de venir au monde une seconde fois. Raconter, en quelques pages, l’intensité de la vie, ces instants fascinants où tout bascule. Et suivre simplement le cours de la langue-fleuve. Les conteuses de jadis murmuraient dans ma tête tandis que je reprenais la barre de mon bateau-livre. Mon passager avait débarqué comme il avait embarqué, subrepticement. Il me restait de lui une trace invisible et indélébile. Comment ce voyageur inattendu avait-il pu me libérer ? Une fois de plus, je ne saurais répondre. Je ne peux que le remercier de m’avoir fait naître écrivaine.

* Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, Anna Gavalda, 1999

Facebooktwitter