Festival 2017
Bilan du Festival Littéraire & Artistique 2017
Les 17/18/19 mars 2017 Parc du château Maguier eut lieu la 10 ème édition de notre Festival Littéraire & Artistique
« Ainsi vivent les hommes »
Ce bilan s’appuie sur le dépouillement des questionnaires de satisfaction, des données chiffrées, des enquêtes et observations sur site, des courriers, des dossiers de presse.
1- Bilan des actions du festival auprès des jeunes publics
2- Fréquentation du festival et identification du public
3- Les points de jugement du festival
4- Impressions des invités
5- Remerciements
1- Bilan des actions auprès des jeunes publics
- Actions en milieu scolaire
Le festival propose, chaque année, des interventions des auteurs invités en milieu scolaire : écoles, collèges, lycées.
Cette année les lycéens, et en particulier, ceux des classes préparatoires au concours de Sciences-Po, ont reçu Olivier Weber.
« Grand reporter, Olivier Weber retrace son parcours et nous entraîne dans ses pas de grand voyageur en Iran, en Iraq, au Cambodge, en Sibérie, chez les Kurdes qui affrontent Daesh, et auprès du Dalaï Lama. Histoire, géographie, géopolitique, rencontres, aventure humaine, anecdotes, réflexion philosophique, journalisme, économie et littérature sont au programme. Les grands auteurs-voyageurs ont guidé et guident encore Olivier Weber, de Jack London, à Cervantès, en passant par Rimbaud et Hemingway ou encore Albert Londres, Joseph Kessel et Henri de Monfreid. On comprend bien que c’est un vrai compagnonnage. Olivier Weber nous amène aussi auprès du Commandant Massoud. Nous nous attardons avec lui dans cette vallée du Panshir, aux côtés de ce combattant de la liberté assassiné le 9 Septembre 2001 par les Talibans ».
Extrait d’un compte-rendu des élèves du lycée Bellevue de Saintes.
Également dans les lycées, Jean Baptiste de Panafieu, a apporté son regard de scientifique sur la biodiversité.
Dans les écoles, plusieurs interventions se sont déroulées : activités artistiques, ateliers d’écriture ou encore approche des cultures du monde avec le prisme des danses traditionnelles. (cf photo ci-dessous).
« L’atelier d’écriture au sein de l’école Saint Exupéry s’est déroulé dans d’excellentes conditions.
Le but de ces ateliers autour du voyage va bien au-delà de la simple découverte du monde. Ils servent à éveiller la curiosité, à rendre compte de la diversité au gré des notions de respect et de tolérance et à envisager l’écriture comme un moyen d’expression ludique. »
Extrait d’un compte-rendu de Claude Chalabreysse, invité du festival et intervenant en école primaire.
- Actions dans le cadre des programmes de réussite éducative (PRE)
Durant l’année 2016-2017, l’association s’est engagée dans les programmes de réussite éducative (PRE) mis en place dans les zones sensibles de la ville de Saintes. Créés en 2005, placés sous l’égide de l’Agence Nationale de Cohésion Sociale, ils ont pour but la prise en charge individualisée d’enfants en « fragilité », à partir de 2 ans et repérés sur la base de critères multiples (état de santé physique, développement psychique et psychologique, contexte familial, facteurs socio-économiques et environnementaux). Le dispositif repose sur l’idée d’une approche globale des difficultés rencontrées par les enfants ainsi qu’une volonté de placer la famille au centre de l’action.
Durant le festival, les enfants inscrits dans le cadre des PRE proposent leur livre au public.
A Saintes, notre association a été sollicitée pour l’intérêt premier qu’elle porte à la lecture et à l’écriture. Nous avons accepté de mener un atelier de lecture en maternelle et des ateliers d’écriture auprès d’une dizaine d’enfants, issus de l’école primaire et du collège.
Faire écrire des textes personnels à chaque enfant a été une réelle aventure : développer des trésors de patience, mettre en confiance, aider à découvrir en soi de nouveaux centres d’intérêts, ouvrir l’imaginaire, rechercher du vocabulaire, laisser s’exprimer les sentiments, telles furent quelques-unes des tâches des bénévoles. Au bout du chemin, un vrai livre avec les histoires et les dessins personnels. Un livre que les enfants sont venus présenter au public durant le festival. Une belle et légitime fierté pour le travail accompli, la prise de conscience des capacités inconnues que l’on porte en soi et le sentiment si positif de retrouver l’estime de soi.
- Actions durant le festival
*La littérature jeunesse à l’honneur
Benédicte Némo, illustratrice de grand talent
Claude Carre, auteur de romans pour adolescents
Junko Shibuya et l’art délicat du Japon
Le festival a invité douze auteurs en littérature jeunesse, choisis pour la pertinence et la qualité de leurs productions et aussi pour leur capacité à s’adresser à toutes les classes d’âge.
*Des animations spécifiques pour le jeune public
En continu, des animations destinées aux enfants ont remporté un vif succès et 150 enfants y ont participé : jeux de lecture, artisanat traditionnel, arts premiers, création d’une fresque artistique, conteurs, ateliers d’art plastique etc…
*Le rallye des petits lecteurs
Munis d’un questionnaire, les enfants ont consulté les livres et sont allés à la rencontre de tous les auteurs. Les meilleures réponses ont été récompensées.
• Le festival support de stage pour des classes de BTS
Les étudiants accueillent le public avec le sourire.
L’accueil du public, la gestion et le dépouillement des questionnaires ont été confiés à 10 élèves issus de deux classes de B.T.S. du lycée Bellevue (qui ont reçu pour cela des attestations de stage).
- Les concours
Sur le thème : « Ainsi vivent les enfants », le festival a organisé un concours de dessins. Les meilleurs d’entre eux ont servi de support à la fabrication de planches de « timbres à moi ».
Un concours de nouvelles a été également organisé, sur le même thème que le festival. Le jury a eu à choisir entre 71 nouvelles, venues de toute la France et de pays francophones. Les trois premiers prix ont été distribués en présence des lauréats qui se sont chacun exprimés sur leur travail d’écriture.
- Une intervention en maison d’Arrêt (jeunes adultes)
En partenariat avec l’association culturelle de la maison d’Arrêt de Saintes, nous avons organisé une rencontre avec l’un des invités du festival. Cette année, une dizaine de jeunes détenus ont rencontré Pierrick Bourgault (photo ci-dessus) autour du thème des terroirs et des vins insolites dans le monde. Les échanges, à ce sujet, ont été nombreux et ont particulièrement intéressé les détenus.
2- Fréquentation du festival et identification du public
• Un public venu d’un territoire régional
*La majorité du public est issue de la ville de Saintes (25 000 habitants) et des territoires de la CDA de Saintonge en Charente-Maritime. Incontestablement le cœur de notre public provient d’une ville moyenne et de zones rurales ou péri-urbaines.
Le voyage au Japon de Marie Edith Laval a suscité un grand intérêt de la part du public.
*Toutefois les visiteurs viennent aussi de tout le département : zones de Rochefort et La Rochelle, Royan, Saint Jean d’Angély et sud du département.
*On constate aussi que l’intérêt du public dépasse le département de la Charente- Maritime avec des visiteurs venus de Charente (régions de Cognac, Angoulême), des Deux Sèvres (Niort) et de la Vienne. Le Nord de la Gironde et la région bordelaise commencent à être signalés dans les origines géographiques des visiteurs.
• Un public très fidèle mais aussi renouvelé
Environ 60% des personnes interrogées sont des habitués du festival (et parmi elles, 20% sont venues chaque année depuis 10 ans). En 2017, 40% des visiteurs étaient présents pour la 1ère fois.
On peut donc considérer ces données comme très positives, alliant un renouvellement conséquent, tout en maintenant un public averti. Celui-ci est d’ailleurs notre meilleur et efficace moyen de communication puisque presque 60% des personnes interrogées ont eu connaissance du festival grâce au « bouche à oreille ». Même si la majorité de nos visiteurs (70%) ont plus de 50 ans, on constate une progression de la tranche d’âge 35-50 ans, qui représente presque 20% de notre public. Le nombre de visiteurs est en hausse et peut être évalué à 3200 personnes.
•Un public très majoritairement satisfait
L’accueil est apprécié par 97% des visiteurs.
L’aménagement et l’organisation par 94% des visiteurs.
La programmation emporte l’adhésion de 95% des visiteurs.
La très bonne organisation du festival est soulignée par 95% du public.
•Une progression de la fréquentation des animations
Sur l’ensemble des animations, cette progression est de 33%. Les animations les plus prisées ont été :
Boris Lelong et Fara Vololona
*La projection du film « Paysanne » le vendredi 17 mars au soir. La rencontre avec Fara Vololona et Boris Lelong, sur les modes de vie dans les hauts plateaux de Madagascar, fut émouvante et riche.
* D’autres belles surprises pour le public : la biodiversité thème de grande d’actualité, avec Jean Baptiste de Panafieu, les pèlerinages dans le Japon mystique de Marie Edith Laval et aussi l’extraordinaire aventure humaine de Jean-Pierre Brouillaud grand voyageur aveugle.
Jean Baptiste de Panafieu
*les prestations d’Olivier Weber (café littéraire, rencontre autour de son livre « Frontières », projection du film « la fièvre de l’or) ont attiré un public très nombreux. Excellent écrivain, fin connaisseur du fonctionnement du monde, son attitude cordiale et très accessible, a largement remporté l’adhésion du public.
*
Une partie du groupe orange durant la rencontre littéraire avec Olivier Weber.
Il faut aussi noter la participation à la rencontre littéraire d’Olivier Weber, du groupe de la bibliothèque orange. Ces personnes sont venues de la Nouvelle Aquitaine, de Limoges, La Rochelle, Angoulême et Bordeaux.
3- Les points de jugement du festival
L’équipe organisatrice du festival émet un bilan globalement très positif mais qui ne doit pas occulter les points à améliorer :
Les points forts
Le concept du festival perçu comme original et attrayant
L’ambiance générale ressentie par les invités et les visiteurs comme très agréable et conviviale
L’importance et la qualité des animations
L’accueil réservé à nos invités : repas, hébergement de grande qualité chez l’habitant, formalités administratives
Les points faibles à améliorer
Amélioration au niveau du libraire
Meilleure identification des espaces enfants
Améliorer les liaisons entre les espaces d’animations et celui dédié aux auteurs
Prévoir une sonorisation pour annoncer les animations
Problèmes toilettes et lavabos
Augmentation du nombre de programmes
Amélioration de la signalétique (extérieure-intérieure)
Développement du réseau internet
4- Impressions des invités
Merci pour cette belle édition du festival de Thénac qui nous a fait vivre de bons moments. J’ai été ravi de rencontrer toute l’équipe, ainsi que le public et les lecteurs. Ce fut une belle découverte : beaucoup d’énergies positives, d’espérance, et d’enthousiasme venant de vous et des amis de l’association. Un grand merci à tous.
Vive Thénac et longue vie au festival dans le chaos et la beauté du monde
Olivier Weber
Pour un voyageur, le festival de Thénac n’est pas une halte mais la poursuite de son voyage au cœur de l’humanité en chemin. Au plaisir, et un sourire de complicité à partager.
Jean-Pierre Brouillaud
Je veux vous dire encore merci pour cet excellent week-end passé avec vous, toute votre équipe et ces invités aussi intéressants que sympathiques ! Amicales pensées.
Andrée Terlizzi
Je tenais à vous faire part de l’immense plaisir que j’ai eu à participer à votre salon du livre et à vous remercier aussi pour l’accueil particulièrement chaleureux que vous nous avez réservé. Si tous les salons étaient aussi agréables, ce serait formidable.
Marie France Thiery Bertrand
Je vous remercie pour l’organisation irréprochable de ce festival. Vous transmettrez mes remerciements à tous les membres de l’association.
Patrick Lehebel
Un grand merci à tous les organisateurs du festival de Thénac de nous avoir accueillis avec toujours la même chaleur ce week-end. Félicitations pour cette nouvelle édition !
Catherine Goulletquer
Encore merci à vous et à tous les bénévoles pour ce moment d’échange et de découvertes multiples. Je vous souhaite tout le courage dont vous ne semblez pas manquer pour la suite.
Nicolas le Golvan
Votre festival est une véritable fenêtre sur la culture et pas un trompe-l’œil.
Marcel Grelet
C’est à moi de vous remercier pour ce week-end riche en plaisirs et rencontres. Bravo pour ce Festival encore mieux que les autres.
Marthe Castaneyrol
Merci à vous et à votre équipe de bénévoles pour tout ce travail d’organisation ; merci pour la gentillesse de l’accueil. Un beau moment passé ensemble !
Pierrick Bourgault
Recevez toute notre gratitude pour nous avoir permis de participer à ce festival que nous avons beaucoup apprécié, tant du point de vue des thématiques, des participants, que de l’organisation. Nous y avons parfaitement trouvé notre place.
Florian Karoubi
Mille mercis à vous et votre équipe de bénévoles pour ce bien beau salon du livre de voyages. Oui, bravo à vous!. Merci pour votre enthousiasme, votre belle énergie et votre foi en la merveilleuse richesse de la diversité des hommes et des cultures!
Marie Edith Laval
Quand l’écrit se fait la malle, il est temps de changer de cap, de mettre les voiles et donc d’opter pour la vie plutôt que la survie. « Autonomades » toujours, automates jamais, le voyage commence là où s’arrêtent nos troublantes certitudes…
Franck Michel
J’ai été ravie d’être avec vous tous. Votre festival est fabuleux et réunit des personnes extraordinaires tant en ce qui concerne les organisateurs, que les participants et le public bien entendu!
Je garderai de ce festival un souvenir inoubliable.
Naïma Zeghloul
Félicitations pour votre engagement dans la promotion de la culture. Un grand merci pour l’accueil si chaleureux.
Stéphane Souchon
L’attrait du voyage réside dans le partage. Thénac, ce week-end, avait ce parfum du bout du monde et des belles rencontres.
Claude Chalabreysse
La cordialité et la bienveillance du festival de Thénac m’ont procuré un vif plaisir.
Sebastien Delelique
Je repars une fois de plus ravi de toutes ces rencontres avec le public et les amis. Amitiés croqués pour le festival de Thénac et ses organisateurs.
Philippe Bichon
Un festival, un évènement qui a une âme. Une qualité rare ! Je m’y suis immédiatement senti dans mon élément, en toute fraternité avec les auteurs, les visiteurs et les organisateurs.
Jacques Edmond Machefert
Bravo pour cette belle énergie déployée, l’attention de tous les instants au service d’un rencontre de qualité. Merci pour cette parenthèse de fraîcheur et d’enthousiasme.
Jean- Yves Maisonneuve
5- Remerciements à tous nos soutiens
Pour leur précieux soutien, le bureau de l’association « L’écriture prend le large » remercie chaleureusement :
Les organimes publics :
Sur cette photo, prise durant l’inauguration officielle du festival, sont représentés les organismes publics qui nous soutiennent :
Jean Brethomé, Maire de Thénac,
Jean-Michel Parent, Vice-Président du Conseil Départemental de la Charente-Maritime, chargé de la culture et Brigitte Favreau, conseillère départementale,
Françoise Ménard, Conseillère Régionale Nouvelle Aquitaine,
Catherine Quéré, Députée qui nous a mis en contact avec le Ministère de la Culture et de la Communication.
La SOFIA dont le soutien est particulièrement important pour réaliser la rémunération des auteurs invités.
Le centre du livre et de la lecture : pour son rôle de conseil et d’expertise.
Les soutiens privés (sponsors et mécènes) : leur présence à nos côtés est le signe que les entreprises privées acceptent d’associer leur nom au festival en considérant que ce rapprochement sera positif en terme d’image ou de retombées économiques.
Les bénévoles : environ 80 bénévoles oeuvrent pour que le festival existe et perdure: bureau et conseil d’administration de l’association, monteurs, médiateurs et modérateurs, associations partenaires, familles d’accueil pour le logement des invités, etc…
Un immense merci à tous les acteurs dont l’action permet l’existence et la pérennité du festival de Thénac.
L’engagement auprès des enfants
L’engagement innovant de l’association « L’écriture prend le large » auprès des enfants
L’association « L’écriture prend le large » porte une attention toute particulière aux enfants et son engagement se porte sur divers axes :
1)L’engagement durant le festival
Le festival accueille de nombreux auteurs en littérature jeunesse qui vont faire des interventions dans les écoles, lycées et collèges et animer des ateliers durant le festival (comme des ateliers d’écriture, art plastique, contes etc…)
2)L’engagement durant toute l’année
L’association met aussi en place, durant toute l’année, des ateliers destinés aux enfants :
*Accueil et lectures animés pour les très jeunes enfants de 6 mois à 3 ans
*Atelier « lire et jouer » pour une approche ludique de la lecture, de l’expression orale et corporelle
*Concours de dessins sur le thème du festival
3)L’engagement innovant de 2016/2017
Durant l’année 2016-2017, l’association s’est engagée dans les politiques de réussite éducative(PRE) mises en place dans les zones sensibles.
Crées en 2005, placées sous l’égide de l’agence nationale de cohésion sociale, elles ont pour but la prise en charge individualisée d’enfants en « fragilité » à partir de 2 ans, repérés sur la base de critères multiples (état de santé physique, développement psychique et psychologique, contexte familial, facteurs socio-économiques et environnementaux (enfants de l’école maternelle au collège).
Le dispositif repose sur l’idée d’une approche globale des difficultés rencontrées par les enfants ainsi qu’une volonté de placer la famille au centre de l’action.
A Saintes, ces projets sont placés sous la direction de Pascal Jallu. Notre association a été sollicitée pour l’intérêt premier qu’elle porte à la lecture et à l’écriture.
Nous avons accepté de mener un atelier de lecture en maternelle et des ateliers d’écriture auprès d’une dizaine d’enfants, issus de l’école primaire et du collège.
Faire écrire des textes personnels à chaque enfant fut une réelle aventure pour les bénévoles de notre association. Développer des trésors de patience, mettre en confiance, aider à découvrir en soi de nouveaux centres d’intérêts, ouvrir l’imaginaire, rechercher du vocabulaire, laisser s’exprimer les sentiments, telles furent quelques une des taches des bénévoles.
Au bout du chemin, un vrai livre avec les histoires et les dessins personnels. Un livre que les enfants sont venus présenter au public durant le festival … Un belle et légitime fierté pour le travail accompli, la prise de conscience des capacités inconnues que l’on porte en soi et le sentiment si positif de retrouver l’estime de soi.
Nous remercions toutes les équipes des éducateurs et plus particulièrement Pascal Jallu pour leur confiance et leur soutien.
Publication des nouvelles gagnantes
Les nouvelles gagnantes
Bravo à nos lauréats de notre concours de nouvelles édition 2017 .
1er prix
« Cadeau » de Monsieur François Etienne Hiss
Cadeau
Quand partirions-nous ? Nul ne le savait… ni ne cherchait à le savoir. Tous, nous étions bloqués dans cet aéroport d’Atar, en plein cœur du Sahara. Le vent de sable dansait sur la piste avec de vieilles carlingues délaissées, sans autre musique que ce sifflement lancinant qui nous enveloppait. Les carrioles surchargées, tirées par des ânes récalcitrants déversaient leur cargaison hétéroclite : indication la plus fiable d’un départ prochain. Quelques gendarmes débraillés assuraient le désordre, comme pour manifester davantage l’incongruité de cette tenue inadaptée. Des nuées d’enfants rieurs, tenant leur boite à trésor, occupaient les militaires en entrant par les fenêtres ouvertes. Combat perdu d’avance pour ces sous-officiers maintenant trop assoupis, mais complices intéressés, en quête du chewing-gum à confisquer lorsque le besoin s’en ferait sentir. Les vendeurs de thé n’avaient nul besoin d’accréditation pour exercer le métier : service public oblige. Les verres passaient de main en main, plus chauds que la chaleur ambiante. La source intarissable jaillissait à hauteur de turban pour s’écouler en cascade brûlante dans le diamètre étroit, formant la mousse indispensable. On m’en offrit sans que je n’aie eu besoin de commander. Puis un deuxième. Puis un troisième. Personne ne me présenta l’addition. Des paquets bien ficelés jonchaient la salle d’embarquement, sans surveillance particulière, bric-à-brac échappant complètement au format standard des bagages-cabine des compagnies occidentales. C’est là que je le vis, allongé à même le sol : jeune hartani d’une vingtaine d’années enveloppé dans un boubou délavé. Ses yeux fatigués me suivaient, implorant une attention muette. En m’approchant de lui, je lisais la douleur sur son visage parsemé de glaise séchée. Je le saluais selon la formule du pays. Il me répondit faiblement. Manifestement, il ne parlait ni le français ni l’anglais. Alioune se contenta de lever lentement le voile qui recouvrait son pied. Le talon éclaté laissait voir l’os à vif. On me dit qu’il était tombé dans un puits, au désert, près du campement. Par réflexe, je passai ma main sur son front. La fièvre, elle aussi, serait du voyage. J’appelai un enfant pour acheter de l’eau et des mouchoirs en papier. Premiers soins dérisoires pour calmer ma révolte devant cette impuissance. Un tee-shirt propre enveloppa le pied, mieux que ce tissu au sang coagulé. Double dose d’aspirine dans un verre à thé rapidement rincé. Quelques dattes achetées à ces providentiels enfants intrus. Rester à ses côtés et attendre toujours, et attendre encore. Le scénario s’écrivait dans ma tête à toute allure : chaleur, infection, gangrène… Sa sérénité me déconcertait. Il frottait ses dents avec une branche de neem, seule hygiène locale qu’il pouvait s’offrir, en un rituel méticuleux. Son sourire timide me rassurait dans cet hôpital improvisé. Le patient calmait son docteur. Il m’offrait toute sa paix comme remède au stress qui me gagnait.
Vint enfin le moment où les portes s’ouvrirent, provoquant la cohue libératrice. Un dignitaire du lieu s’approcha en cet instant choisi pour me saluer par des politesses sans fin. Son impeccable français lui donnait l’autorité d’un notable. Etait-il son patron ? Etait-il son maître ? Il m’avait observé dans ce caravansérail. J’aidais Alioune à se relever puisqu’on allait partir. Il s’accrochait à mon épaule pour avancer sur un seul pied, sans aucun bagage, sans aucune pièce d’identité. Le notable dans une dernière apostrophe me lança :
- « Il est à vous maintenant !»
Nous étions déjà propulsés vers la passerelle, comme portés par des forces invisibles. On m’installa d’office à ses côtés, au premier rang, pour qu’il puisse garder sa jambe allongée, soutenue par un ballot. Il fermait les yeux, de douleur ou de fatigue. Mais ses lèvres, doucement, articulaient en silence un discours inconnu, prière ou poésie. Ma tête explosait devant ces mots que je refusais d’accueillir : « Il est à toi maintenant… ».
De fait, il était là, endormi sur mon épaule, dans un abandon total. A moi. Rien qu’à moi.
A l’Hôpital national de Nouakchott, il fut soigné comme tous les autres malades. J’étais sa seule famille pour le nourrir, mais le cercle s’élargissait chaque jour de mamans inconnues qui partageaient le plat. Je ne saurai jamais si on venait pour voir le Blanc, ou pour visiter le malade. L’Orthopédie était la cour des miracles à ciel ouvert, miracle de joie de vivre et de solidarité naturelle. Le chef de service me donnait des nouvelles rassurantes. Pour lui aussi, Alioune m’appartenait. Je voulais vraiment savoir pourquoi. De quel droit ? Tout savoir. Vite. Il me donna calmement l’explication, pour lui si évidente :
- « Tu t’es occupé de lui, alors maintenant, il est à toi ».
J’avais tout simplement le devoir d’accepter ce cadeau du destin… sauf que je revendiquais bien haut mon droit de lire autrement les signes du destin. Ainsi donc, personne en ce pays ne s’indignait. Comment pouvait-on accepter qu’un homme puisse être la propriété d’un autre ? Pourquoi cette absence de révolte ? Pourquoi cette loi inscrite aussi profondément dans l’inconscient ? Mes arguments tombaient à plat. Le désert était si proche qu’il embrouillait les pensées. Le désert avait ses lois que je ne saisissais plus. Mais le sable entrait partout. Il caressait l’hôpital. Se déposait jusqu’au fond des armoires. Il s’infiltrait dans mon cerveau. Il grippait les rouages. L’enfant du désert a besoin d’un père du désert sans lequel il ne peut vivre. Il a autant besoin de l’eau du puit, que du lait des chamelles, que des fruits du dattier. Tout se tient. Tout s’appelle. On ne peut vivre seul. Nulle part.
Le chef de service, en bon soignant qu’il était, comptait ses paroles qu’il cibla en plein cœur :
- « Il vaut mieux appartenir à quelqu’un, que de ne compter pour personne».
C’est à cet instant précis que je suis devenu père.
2ème prix
« Ainsi surfent-elles » de Monsieur Serge Campagna
Ainsi surfent-elles
De bluegin38 – 0h43 – il y a 2 jours
Depuis que j’ai croisé votre regard un mystère m’habite : d’où proviennent les nuances de vos yeux ? Du vert d’une feuille d’amandier ? Du vair des chaussures de Cendrillon ? D’un ver de terre irlandais ? D’un vers qui célèbre ceux d’Elsa ? De grâce, éclairez-moi…
De lili.bulle – 19h09 – il y a 26 minutes
D’un amandier irlandais peut-être ! Ou d’un lombric à chaussures de citrouille ! D’une noyade dans un sirop de menthe ! Quand aux yeux d’Elsa, revoyez vos classiques, ils étaient couleur d’azur ! Où donc ai-je pu vous rencontrer cher ignare ?
De bluegin38 – 19h37 – il y a 10 heures
Nous ne nous sommes pas rencontrés. Vous étiez à la fête organisée par Charly et vous parliez avec Daphnée. J’étais à quelques mètres de vous et je discutais avec une de vos amies qui m’a dit qui vous êtes.
De lili.bulle – 8h24 – il y a 3 heures
Qui est cette amie ?
De bluegin38 – 12h15 – il y a 1 jour
Je ne peux le révéler. Sous prétexte de virus encombrant, elle m’a laissé pénétrer son sac à main virtuel. J’y ai évidemment déployé mes compétences techniques, je l’ai débarrassée de l’intrus mais j’y ai aussi déniché votre adresse électronique. Je ne voudrais pas lui nuire en dévoilant son nom puisqu’elle ignore tout de la manœuvre !
De lili.bulle – 23h17 – il y a 6mn
Vous êtes l’ami sur qui on peut compter ! Vous aurez du mal à franchir les lignes de mon carnet d’adresse ! Ma confiance en vous quelque peu nulle s’amenuise au fil des mots ! Vous allez vers de grands maux ! Arrêtez avant de vous faire du mal.
De bluegin38 – 23h18 – il y 3 jours
Ne vous méprenez pas. Vos yeux m’habitent depuis le fameux jour. Il fallait que je trouve un moyen de vous contacter. Celui-ci n’est pas très élogieux certes, mais il en allait de ma survie ! De la nécessité d’en savoir plus sur vous. Puis peut-être d’une aventure comme vous n’en avez jamais connu !
De lili.bulle – 18h24 – il y 18 heures
Prétentieux avec ça ! Vous démarrez mal cher optimiste chronique ! Peut-être qu’en cherchant les yeux d’Elsa vous avez trouvé les vœux d’Anicet ? Ou que vous ayez emprunté les lunettes de Candide !
De bluegin38 – 18h26 – il y a 2 jours
Accordez-moi une chance, une seule et vous verrez que je ne suis pas celui que vous croyez. Je me consume véritablement pour vous et je vis dans la peur de ne plus jamais vous croiser. Vous savez ce qu’est l’angoisse ? Ce que sont les jours interminables ? Les nuits fétides à suer dans le noir ? Les chutes vertigineuses dans le néant ?
De lili.bulle – 21h05 – il y a 12mn
Parlez-moi un peu de vous et nous verrons. Vous aussi devenez un mystère !
De bluegin38 – 21h17 – il y a 2mn
On me dit plutôt bien de ma personne. Calme. Serein. Pragmatique. Tout ce que vous n’avez pas encore perçu en moi. Je n’ai pas une âme qui se consume aisément. Depuis vos yeux, je côtoie des sentiments qui m’étaient jusque là inconnus. C’est pour cela que vous rencontrer m’est devenu indispensable. Vous êtes entrée dans ma vie comme aucune autre n’y avait pénétré : comme une flamme dévastatrice qui réduit en cendres chacun de mes instants. Connaissez-vous Zao Wou Ki ? Avez-vous vu sa toile intitulée « le cerveau de May » ? Essayez d’en trouver une reproduction et vous mesurerez la manière dont vous incendiez ma vie.
De lili.bulle – 23h19 – il y a 1mn
J’espère pour vous que vous maîtrisez mieux la peinture qu’Aragon ! L’art est un peu mon métier ce qui, pour ce qui nous occupe, a peu d’importance. Je connais et j’apprécie Zao Wou Ki. Les expositions de son oeuvre sont si rares que j’ai couru au printemps dernier à Martigny où on lui rendait hommage. « Le cerveau de May » y était en belle place. Il est effectivement d’une beauté incommensurable. J’espère seulement ne pas avoir détruit votre cerveau à ce point-là. Je ne suis pas une croqueuse d’hommes, vous savez !
De bluegin38 – 23h25 – il y a 3mn
Vous avez pourtant ce pouvoir-là.
De lili.bulle – 23h20 – il y a 1mn
Puisque vous êtes aliéné, à quoi bon nous rencontrer ? Quelles autres folies pourrions-nous faire ?
De bluegin38 – 23h21 – il y a 5mn
Des milliers ! Des milliards peut-être !
De lili.bulle – 23h28 – il y a 1mn
Avec vous la présomption n’est jamais loin ! La démesure non plus ! Promettez-moi plutôt une soirée voluptueuse dans les jardins de Giverny… une promenade grisante sur la plage d’Antibes face au fort carré… un peu de sérénité pourrait-être la bienvenue dans la vision de l’avenir qui vous nous prêtez !
De bluegin38 – 23h30 – il ya 1mn
Puisque vous semblez goûter à la beauté des nuances de Nicolas de Staël, je vous offre celles de la Sicile. Si vous acceptez une invitation. Agrigente la polychrome, ça vous va ? Ou Palerme la ténébreuse ?
De lili.bulle – 23h32 – il y a 1mn
Enfin ! Vous faites des progrès ! Savez-vous que plusieurs dizaines de paysages de Sicile, tous de couleurs différentes ont été réalisés par Nicolas ? Il va vous falloir déceler les tons qui me siéent !
De bluegin38 – 23h34 – il y a 3mn
Je réserve les billets et nous partons demain les vérifier ensemble !
De lili.bulle – 23h38 – il y a 1mn
Du calme ! De la mesure ! Vous êtes-vous enquis de la météo du moment ? De la température en cette saison ?
De bluegin38 – 23h40 – il y a 1mn
Pour moi, la température est estivale. Toutefois, j’en conviens il nous faudrait peut-être envisager ensemble notre itinéraire, les hôtels où nous descendrons, les moyens de locomotion que nous utiliserons… Nous pourrions nous voir pour en parler et décider de la date de notre départ.
De lili.bulle – 23h45 – il y a 5mn
Voilà qui est plus sage ! Si nos âges se caressent, nous n’avons plus vraiment la fougue de la jeunesse. Nous pouvons nous laisser aller à la volupté. Nous pouvons prendre le temps de l’organisation. Il nous faut en parler, vous avez raison : vous me semblez plutôt Etna, je serais plutôt Syracuse. Je vous l’accorde, le soleil et la mer nous rapprochent. Mais midi sur la plage peut nous tourner la tête et nous tournebouler l’esprit ! Puis noircir nos projets de la lumière menteuse de Soulages !
De bluegin38 – 23h50 – il y a 1mn
Je vous laisse le choix total de l’itinéraire. Je saurai m’y adapter. Je ne souhaite que votre sourire, que mille éclats dans vos yeux, la joie et la légèreté dans vos gestes.
De lili.bulle – 23h51 – il y a 1mn
Je vous espère simplement naturel, heureux d’emprunter les sentiers de la découverte. Peut-être nous apprivoiserons-nous, peut-être pas… Il faut laisser le temps s’insinuer dans nos arcanes et, sans doute, viendra ou ne viendra pas l’osmose.
De bluegin38 – 23h52 – il y a 1mn
Je plonge dans votre sagesse et me laisse porter par votre courant. Je vous accompagne.
De lili.bulle – 23h53 – il y a 1mn
Recherchons plutôt l’harmonie. Accordons nos violons, nos cordes puis éventuellement nos cuivres. Cherchons ensemble le la, le mot bleu, la nuance indéfinissable, la note fauve.
De bluegin38 – 23h54 – il y a 1mn
Demain, nous pourrions nous retrouver pour tracer les premières lignes de notre voyage. Je vous laisse le choix du lieu.
De lili.bulle – 23h55 – il y a 1mn
Le choix du premier endroit est délicat. Il lui faut une ombre de mystère, une esquisse de possible. Connaissez-vous dans le centre ville une place énigmatique, légèrement ombragée, où seules les âmes sensibles pénètrent ?
De bluegin38 – 23h56 – il y a 1mn
On ne peut y accéder qu’à pied ?
De lili.bulle – 23h57 – il y a 1mn
Exactement. Par la Grande Rue ou par le Jardin de Ville. On peut s’y asseoir à des terrasses noyées de silence. L’Ailleurs dans l’Ici. Le trompe-l’œil salvateur.
De bluegin38 – 23h58 – il y a 1mn
Place de Gordes. Parfait. Je vous y attends demain à dix-huit heures.
De lili.bulle – 23h59 – il y a 1mn
Peut-être… Je dois d’abord vous dire que mes yeux ne sont pas de la couleur de l’amandier, que notre amie commune a dû savoir déjouer le prédateur qui dort en vous et que je n’étais pas à la fête organisée par Charly pour la bonne raison que j’ignore qui il est ! Pour la Sicile, je crains que vous ne deviez vous y rendre seul car aux matrones je préfère les arlésiennes ! ADIEU.
3ème prix
« Les fugitifs » de Madame Michèle Labbre
Les fugitifs
Ils étaient devant ; l’homme d’abord, la femme ensuite . Sans un mot, le pas rapide et silencieux, ils avançaient depuis le crépuscule. Ils avaient perdu le contact avec les autres lorsque l’enfant avait chuté. Personne ne les avait attendus, pas même cette jeune femme qui affirmait connaître ce pays. Le père avait eu confiance et lui avait cédé ses cartes pour qu’elle les guide. Il comprenait trop tard que la détresse brise. L’exode durait depuis des jours, des semaines… des files d’humains sur les routes, sur les mers, fuyant la cruauté, la mort, la faim. L’espérance pour subsister. Ce pays, là-bas, au bout de la route, serait accueillant. Il l’avait promis à sa femme, il connaissait la force que donne l’illusion. Depuis la nuit des temps, l’homme fuit son semblable : avant eux, après eux, combien d’autres ? Leur fuite même était un songe ; loin devant, les voix s’évanouissaient dans la nuit noire, fantômes errants. Qui pourrait croire encore à la fraternité ? Cet homme, derrière eux, qui les suivait en silence, il avait tenté de cheminer à ses côtés, à deux hommes on est plus forts, lui avait-il dit. L’homme s’était arrêté sans un mot.
Le petit garçon butait sur les rochers ; il trébucha encore une ou deux fois mais se releva aussitôt. Il n’en pouvait plus de fatigue et de faim.
— Papa, c’est encore loin ? demanda-t-il.
— Je ne sais pas, répondit le père, tais-toi un peu, il ne faut pas faire de bruit.
On les avait prévenus que la forêt était infestée de pillards.
Le père les entendait ; il était certain de les entendre, même à des kilomètres. Quand ils s’étaient arrêtés il avait même entendu leurs voix.
— Il a faim, murmura la mère au bout d’un moment.
L’homme hésita puis sortit un morceau de pain d’un petit sac qu’il avait attaché autour du cou et le donna à l’enfant :
— mais ne t’arrête pas de marcher, ordonna-t-il à voix basse.
Le petit devait avoir trois ou quatre ans, guère plus ; il grignota son quignon par petits bouts car il était devenu sec comme un caillou. Il ne comprenait pas pourquoi il fallait marcher de nuit alors qu’on n’y voyait rien du tout. il sentait une boule dans la gorge et son ventre crispé devenait douloureux ; parfois les larmes gagnaient ses paupières mais il les refoulait en reniflant à cause du brouillard d’eau qui l’aveuglait.
La nuit était d’une obscurité quasi-totale et seul le père possédait une lampe qui éclairait un peu le chemin. Celui-ci rétrécit soudain pour devenir un sentier escarpé qui grimpa rapidement dans les bois. Sa maman portait une jupe blanche qui reflétait par instant la lueur de la lampe et ces éclairs le rassuraient : sa maman était bien là. Puis la forêt s’épaissit et le gamin ne parvint plus à distinguer les pierres les unes des autres, son père devint une ombre indistincte qui s’éloignait de lui de plus en plus vite, le petit tomba encore une fois et se mit à pleurer.
— Chut ! entendit-il devant lui.
— Papa, où es-tu ? Je ne te vois plus ! Il parlait si doucement qu’il n’entendait pas sa propre voix.
Un craquement lui parvint soudain, proche de lui ; il se tourna : un homme mit la main sur sa bouche pour le faire taire ; il tenait une arme à l’épaule. L’enfant reconnut l’homme à qui son père avait parlé et se mit à trembler de tous ses membres, de peur, de froid, de fatigue. Ses jambes le lâchèrent ; l’homme le laissa choir pour s’élancer en avant, là d’où un hurlement venait de jaillir.
Des cris, des plaintes, des bruits métalliques, des coups de feu, une voix de femme suppliait… »C’est maman », se dit-il terrorisé ; il n’osait pas bouger. Il resta longtemps immobile, écoutant la fureur qui s’était déclenchée à quelques mètres. Les pillards avaient achevé leur immonde besogne.
L’homme revint avec le silence, un poignard rougi à la main. Il regarda l’enfant tassé au sol comme un chien peureux, parut hésiter et marmonna quelque chose comme « c’est une charge, il est bien petit .»
Il les suivait depuis le début, solitaire, farouche, refusant de les distancer pour éviter de rejoindre le gros du troupeau, plus loin dans la forêt. Il lui tendit un morceau de pain, tourna le dos et quitta le sentier pour s’enfoncer dans le noir.
Le petit garçon ne bougea pas tant que les pas de l’homme firent craquer les feuilles sous ses pas. La terreur le paralysait mais il parvint tout de même à gravir les éboulis de pierres jusqu’à la clairière, tout en haut, éclairée par la lune. Il observa les formes allongées au sol, s’approcha d’une jupe blanche, se coucha à ses côtés et s’endormit.
L’homme poursuivait son chemin d’un pas sûr, élastique de force et de souplesse. Le fusil en bandoulière, il tenait en main une sorte de long poignard qui lui servait de coupe-coupe pour éclaircir les taillis ou les branches d’arbres enchevêtrées qui barraient sa progression. La faim interrompit sa marche. Il s’arrêta et sortit du grand sac collé à son dos, une gourde et une baguette de pain garnie de jambon qu’il attaqua aussitôt avec appétit. Si la nuit l’avait permis, on aurait pu constater que son visage n’exprimait rien d’autre qu’une farouche détermination : les sourcils broussailleux formaient un arc sombre au-dessus de ses yeux qu’il tenait à peine entrouverts, regard fixé au sol. La barbe mal rasée mangeait une bonne partie d’un visage basané taillé de quelques rides, de sorte qu’il était difficile de lui accorder un âge quelconque. Il mangeait debout. Son blouson ouvert laissait entrevoir un corps sec, peu vêtu malgré le froid intense. De taille au-dessus de la moyenne, il paraissait doté d’une vigueur peu commune. Et d’une implacable volonté.
De temps à autre il consultait une tablette lumineuse sur laquelle des lignes rouges ou noires indiquaient le lieu, la direction, les bâtiments voisins. Il écouta : quelque part dans la nuit un vrombissement lointain frayait son chemin dans le silence. La route sur laquelle des milliers de réfugiés se pressaient, les uns derrière les autres, empêtrés de sacs, de valises, d’enfants en bas âge, de vieux et de vieilles, de peur et d’angoisse, cette route était proche, en contrebas de cette forêt noire et dense dans laquelle il tracerait, envers et contre tout, sa route vers la paix. Il refusait de penser ; son cerveau annihilait les souvenirs, les doutes, les craintes et même le plaisir : il sortirait de là, sinon, à quoi bon vivre ? Il secoua la tête pour en chasser le chaos morbide qui pointait sitôt que l’inactivité s’emparait de ses mains. Des mouches de charnier. Sous les décombres de sa ville gisaient sa femme et son petit de trois ans.
Sa main se mit à trembler, il se tassa soudain sur lui-même, plié en deux de douleur et de rage mêlées, hurlant dans son mutisme des mots de refus, de haine, de désespoir. Et le cri émergea de la nuit, clamé comme un loup solitaire et malade de l’être, deux prénoms : sa femme, son fils.
Deux mots dans la nuit noire.
L’homme s’accroupit, enfouit son visage dans ses mains, murmura : « Ce petit. L’âge de mon fils, seul, maintenant déjà à demi-mort de froid. Et moi dans ma haine, ma soif d’oubli, je l’abandonne. Suis-je donc aussi pourri qu’eux ?
Il se tut, serra ses bras autour de lui, dérisoire geste de réconfort.
— Vingt kilos sur des centaines de kilomètres en forêt, en montagne, par des chemins oubliés de tous… je n’y parviendrai pas. Mais mon âme non plus n’y parviendra pas, je crèverai des années durant pour cet abandon. »
Il ouvrit ses mains, les tendit devant lui, les examina comme étrangères à son corps, des mains qui soignaient dans les ruines de la ville, des mains qui caressaient, consolaient, désormais les mains d’un homme évadé du naufrage, d’un fugitif.
Il empoigna son sac, jeta des livres au sol, quelques objets aussi, reliques d’une vie, déchira quelques trous dans ce sac de misère, un peu plus, un peu moins, quelle importance ?
— Il est petit, il rentrera dans le sac, en passant les jambes ce sera plus facile à porter. Il n’aura pas froid.
Il souriait.
Coup de cœur du jury :
« Le Jasmin » de Madame Pauline Lopez Triana
Le Jasmin
Cet après-midi de fin d’été, il commence déjà à faire moite comme en pleine saison des pluies. Ils rentrent du terrain de foot, couverts de poussière : l’Escargot a fait passer le devant de son t-shirt baigné de sueur derrière sa tête ; il lui couvre juste les épaules, dont il roule ostensiblement. Manuel n’aime pas être torse nu, sauf pour dormir, mais il a retroussé son short au ras de ses cuisses pour se laisser effleurer par le peu d’air qui circule dans le soir tombant. Ils sont allés jouer avec le Boiteux, le Gros et Face de Tomate. Le Mouton ferme le cortège, le ballon calé sous son bras maigrelet ; il traîne des pieds pour mieux soulever la poussière blanche sur son passage. Il en a plein le visage et ça lui fait un masque africain.
Presque tous les soirs, ils se retrouvent pour taper la balle, quand Manuel et ses frères ont fini leurs devoirs et que Mamy Eudosia n’a plus besoin d’eux. En général ils s’arrangent pour passer un coup de balai fulgurant dans le patio, ou au contraire pour faire traîner la corvée jusqu’à ce que Mamy Eudosia perde patience et leur dise de filer. Manuel sait qu’elle n’est pas dupe.
Le terrain de foot est au bout de la rue, sur la placette : entre les rangées de voitures stationnées et l’aire de jeu – en fait, un vieux tunnel en ciment, un tape-fesses rouillé et un toboggan beaucoup trop haut pour les petits, où les chiens ne manquent jamais de laisser leur témoignage odorant. A quelques pas de là, Papy joue aux cartes avec la bande des cannes molles, d’autres messieurs d’âge honorable qui, tout comme lui, aiment passer l’après-midi à parler de l’actualité et fumer des cigarettes. Ils jouent aux dames ou aux échecs, assis sur les murets des quelques bacs à plantes de la place, où une petite vieille vient tous les soirs jeter ses pelures de pastèque, qui font des petits tas maintenant.
Manuel préfère être attaquant, vu qu’il ne faut pas compter sur le Boiteux, comme son nom l’indique, ni sur l’Escargot qui passe la moitié des opportunités à zieuter autour de lui pour voir si quelqu’un le regarde. Face de Tomate et le Mouton jouent avec le Gros, mais ils sont malins et agiles, ce qui compense. Dans ces moments, l’enfance est le plus beau des endroits, les cris de petits qui jouent à côté résonnent aux oreilles de Manuel, les voix graves et douces des vieux, le fond de bachata qui se mêle aux chants de l’église aux portes grand ouvertes, les bus et taxis qui déposent les gens du quartier au bout de leur rue après leur journée de travail, le repas qui cuit pour eux pendant que Mamy Eudosia s’accorde une pause dans le hamac. Tout cela devrait durer encore, la nuit ne devrait pas tomber.
Mais la nuit tombe. Alors, pour rentrer, ils font parfois un petit détour. Ils longent quelques blocs de maisons pour accéder à une venelle qui les sépare en deux rangées. En général, c’est là que les chats amoureux se retrouvent : ils passent leur temps avachis contre la barrière de bois peint, le flanc dans la poussière, à lécher leurs pattes et à feuler. A cette heure, le détour vaut bien les brimades de Mamy, quand ils arriveront à table alors qu’elle les cherche depuis une demi-heure. Ce détour, c’est pour Angela.
Quand elle rentre de son travail au service des immatriculations, Angela aime se délasser un peu avant de sortir prendre le frais devant sa maison. Dès qu’elle pousse la grille, elle pénètre dans une sphère de réconfort. Personne ne l’attend, à part le chat – elle lui en sait gré – alangui sur le carrelage du salon ou assis sur le bord de l’évier. Son fils, Oscar, est parti s’installer avec sa fiancée il y a bientôt un an. Elle espère être bientôt grand-mère. En attendant que la marmaille vienne éparpiller des miettes de biscuits sur le sol et des jouets dans tous les coins, elle jouit de cette solitude.
Elle leur sert à tous les deux un verre de lait glacé, avec un trait de sirop de fraise pour le chat. Puis elle allume la chaîne dans le salon et met, bien fort, un disque de musique romantique, de la musique à se couper les veines, où le type pleure le départ de sa femme et sa vie devenue insipide. C’est beau. Ensuite, Angela va dans sa chambre et allume la télé sur la Huit pour être sûre de ne pas rater le début de la novela tout à l’heure. Elle quitte son uniforme, le plie sur la chaise, choisit des vêtements légers dans l’immense armoire laquée que sa mère lui a léguée, puis elle sort dans le patio, nue.
Le patio d’Angela, c’est son îlot d’intimité. La fin de l’été transpire déjà autant qu’en plein hiver. La citerne en plastique bleu est tellement remplie, là-haut sur le toit, qu’un filet d’eau s’en échappe en rigole, éclaboussant, quand il atteint le sol, le jasmin qu’elle a planté en pot. D’abord, elle attache ses cheveux en chignon, qu’elle fixe avec une pince à linge enlevée au fil tendu dans la cour. La musique emplit ses poumons, son ventre, jusqu’au bout de ses doigts. Angela saisit le tuyau branché sur le robinet de la cuisine, le fait passer par la fenêtre, et commence par asperger ses pieds gonflés. L’eau lui semble tiède, c’est délicieux, elle a la chair de poule, soupire d’aise.
Avec application et constance, elle se tourne, dos à la palissade de bois où grimpe le jasmin, et commence à remonter le tuyau le long de ses jambes, laissant la brûlure intérieure accumulée se mêler à la fraîcheur du jet. Elle en a la respiration coupée, à chaque fois, mais c’est à ces détails qu’elle sait qu’elle est vivante. Méticuleusement, elle se masse la nuque, penche doucement la tête d’un côté, puis de l’autre, provocante girouette. Après plusieurs minutes de cascade glacée, juste avant que le froid ne l’étreigne, elle ferme le robinet de la cuisine et laisse traîner un dernier regard sur la clôture du patio.
Enroulée dans une serviette, elle retourne à l’intérieur et s’ouvre une bière qu’elle boit devant la télé, le chat blotti à côté d’elle sur le dessus de lit. Quand elle est prête, elle éteint tout, prend son trousseau de clés et ressort. La brise du soir la désaltère, les lampadaires sont déjà allumés mais le soleil n’a pas dit son dernier mot. Elle va s’acheter quelque chose à manger, une brochette peut-être, ou du poulet rôti du Chinois, et un verre de riz au lait fumant de la petite marchande ambulante. Elle papotera avec les gens du quartier, échangera quelques nouvelles en regardant les derniers taxis arpenter le quartier en klaxonnant, les premiers chiens au rendez-vous des ordures, les familles de paysans réunis autour du brasero qui leur sert de cuisine et de bureau. L’odeur du mais grillé lui réchauffera le ventre.
Elle s’arrête quelques instants chez les voisins, d’abord ceux d’à côté, avec des chatons qui courent comme des fous sur le seuil, excités par le crépuscule. Puis elle passe en face, chez Eudosia et Don Orlando, assis sur le muret devant leur maison. Elle échange quelques mots avec eux tout en démêlant ses cheveux humides avec ses doigts. Autour du vieux pick-up garé devant chez eux depuis des mois, les gamins traînent. Les mêmes qui, chaque soir, jouent au foot et passent par la venelle pour rentrer chez eux, font mine de ne pas la remarquer. Tout juste un salut timide et poli en même temps que leurs grands-parents. Manuel, l’aîné, est assis sur le muret de la maison, les coudes appuyés sur ses genoux écartés, cherchant une contenance en balayant du pied un mégot fantôme. Quand elle croise un instant son regard, elle reconnaît l’éclat vert qu’elle a aperçu, un moment plus tôt, entre les lattes de la clôture. Elle lui sourit.
Programme des animations du festival
INFORMATION – INFORMATION
L’horaire de la rencontre littéraire avec M. Olivier WEBER le dimanche 19 mars est modifié .
Début à 15h05 Départ 15h45
Voici le beau programme des animations durant le festival de Thénac
A très bientot !
I * Une soirée d’ouverture le vendredi 17 mars à 20h30 autour du film PAYSANNE en presence du réalisateur et de Fara Vololona venue de Madagascar
*Un programme d’animations, en continu, sur cinq sites (18 et 19 mars):
1- Les cafés littéraires
Au domaine des Chais de Thénac, avec un groupe restreint, venez prendre un passionnant petit déjeuner en compagnie de certains de nos invites (participation aux frais de bouche 8 euros – inscription au 05 46 92 68 04 )
Samedi de 10h30 à 12h : Olivier Weber(Les frontières) ou Jean-Pierre Brouillaud(voyageur aveugle)
Dimanche de 10h30à 12h : Florian Karoubi ( voyager jeune) ou Franck Michel( les voyages aujourd’hui)
2- Rencontres littéraires
Samedi
Horaires |
Invités |
Titres |
14h-14h30 |
Priscilla Laulan-Carré |
Revivre à Haïti |
14h45-15h15 |
Marie France Thiery-Bertaud |
Partir vers le nouveau monde
|
15h30-16h |
Elie Treese |
Le souffle épique des destinées humaines |
16h15-16h45 |
Nicolas le Golvan |
Voyage en Inde et en revenir |
17h-17h45 |
Franck Michel et Claude Carré |
Du voyage et des hommes |
18h-18h30 |
Simon |
Le regard d’un artiste sur la Chine |
Dimanche
Horaires |
Invités |
Titres |
13h45-14h15 |
Catherine Goulletquer |
La Fayette et Washington et l’amitié franco-américaine |
14h30-15h |
Pierrick Bourgault |
Terroirs atypiques et vins insolites |
15h05-15h50 |
Olivier Weber |
Les frontières, ces limites improbables ! |
16h15-16h45 |
Patrick Lehebel |
En 2030, l’histoire de la terre et des hommes |
17h-17h45 |
Sébastien Delelique |
Yémen, le pays oublié |
3- Projections audiovisuelles
Samedi
Horaires |
Invités |
Titres |
Types de projection |
14h-14h45 |
Marie Edith Laval |
Sur les chemins sacrés du Japon |
Diaporama |
15h-16h45 |
Olivier Weber |
La fièvre de l’or |
Film |
17h-17h45 |
Philippe Bichon |
L’Ethiopie au bout de mon pinceau |
Diaporama au son du Oud |
18h-19h |
Daniel Bernard |
Quand les caravanes du bleu croisent l’histoire des hommes |
Diaporama |
Dimanche
Horaires |
Invités |
Titres |
Types de projection |
13h45-15h |
JBaptiste de Panafieu |
A quoi sert la biodiversité ? |
Conférence avec projection |
15h15-16h30 |
J Pierre Brouillaud |
Deux hommes, un regard |
Film |
16h45-17h45 |
JYves Maisonneuve |
La rencontre des fruits et des hommes |
Diaporama |
4- Ateliers artistiques
En continu : Sur le stand de Ker Adili : initiation à la calligraphie (pour enfants et adultes)
Sur le stand de l’atelier d’art (dans l’espace enfant) dessins en liberté
5- Animations enfants (hall école maternelle)
Samedi
Horaires |
Titres |
Descriptifs |
Intervenants |
14h30-15h15 |
Atelier Pop-up |
Fabriquer des cartes en relief (5-12 ans) |
Nadia Kourouma |
15h30-16h15 |
Contes à rire et à chanter |
Ecoute et participation active A partir de 4 ans |
Jérôme Monzein |
16h30-17h30 |
Lire et jouer Artisanat traditionnel d’Océanie |
S’approprier des textes dans la joie et la facilité (7-11 ans) |
Atelier « lire et jouer » |
17h45-18h45 |
Artisanat traditionnel d’Océanie |
Modelage avec argile durçissante (à partir de 6ans)
|
Atelier d’art |
Dimanche
Horaires |
Titres |
Descriptifs |
Intervenants |
14h-14h45 |
Contes à rire et à chanter |
Ecoute et participation active (8-12 ans |
Jérôme Monzein |
15h-16h30 |
L’eau de Laya |
Création d’une fresque artistique (6-12 ans |
Michael Al Fathi |
16h45-17h45 |
Arts premiers de Laponie |
Art graphique (à partir de 6 ans) |
Atelier d’art |
Nous vous attendons !!
Résultats concours de nouvelles
En ce 2 Mars 2017, le jury a désigné les 3 nouvelles lauréates du concours 2017.
1er prix : « Cadeau » de Monsieur François Etienne Hiss demeurant à 03200 Vichy
2ème prix : « Ainsi surfent elles » de Monsieur Serge Campagna demeurant à 38630 Veyrins Thuellin
3ème prix : « Les fugitifs » de Madame Michèle Labbre demeurant 33850 Léognan
Coup de cœur du jury : « Le Jasmin » de Madame Pauline Lopez Triana demeurant 86360 Chasseneuil du Poitou
Les gagnants seront avertis personnellement de ces résultats et conformément au règlement, seront invités à la remise des prix le samedi 18 mars 2017 à Thénac.
Les nouvelles choisies par le jury seront publiées sur notre site après le festival .
Coup de projecteur sur Bloody Words
Coup de projecteur sur Bloody Words qui sera présenté en avant-première durant notre festival
Celui-ci proposera au public, le premier tome de la série signée par Alain Paillou, Jean-Blaize Djian et Frédéric Marniquet
Bloody Words
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la CIA et le KGB, s’affrontent aux quatre coins de la planète dans la course à la suprématie militaire. Mais nul ne sait alors qu’un domaine incroyable est secrètement utilisé, celui des pouvoirs parapsychiques !!!
Un thème fascinant présenté pour la 1ère fois au public, à Thénac, par Alain Paillou, le dessinateur de cette série
Alain Paillou, illustrateur et designer graphique, publie en 2003 sa première BD.
Il se spécialise dans le domaine historique avec beaucoup de rigueur et de talent. Début avril, sera publiée « Les portes du temps » une histoire complète de la ville de Saintes
En savoir plus sur Alain Paillou